Avoir un bon sac de couchage, c’est s’assurer des nuits douillettes et réparatrices. Lors de son achat, choisissez le plus grand que vous, un sac dont les épaules vous arrive sous les bras ne peut servir qu’à un enfant ou comme pied d’éléphant, assez large pour qu’il ne soit pas trop près de votre corps (perte de chaleur par convection) et en fonction des températures les plus basses que vous pensez rencontrer le plus fréquemment, puis retranchez y encore 10 à 15 °C. Cette précaution n’est pas superflue, car il ne faut jamais se baser uniquement sur les moyennes normales d’une saison ou d’une région, en effet ce ne sont que des moyennes et elles peuvent atteindre des records dans les deux sens. Ceux qui on fait l’expérience d’une nuit par un petit - 15 °C avec un sac de couchage prévu pour des conditions estivales, savent de quoi il retourne. Dans certaines régions du globe, l’amplitude thermique entre le jour et la nuit est souvent de l’ordre d’une cinquantaine de degrés Celsius. C’est vous qui faites votre confort : pensez y !
FORMESRectangulaire Transformable en édredon ou en couverture d’appoint, son accès ne fermant pas, il protège mal les épaules et il y a une perte importante de chaleur par la fermeture à glissière.
Sarcophage à capuche attenante Le plus chaud. Quelques modèles sont équipés de manches, ils offrent l’avantage de rester au chaud tout en gardant la possibilité d’écrire, de lire, etc., sans se découvrir les épaules, quand les conditions climatiques obligent à rester sous la tente. D’autres, pareillement dotés de manches, peuvent laisser sortir les jambes par une fente horizontale pratiquée au dessus des genoux, les transformant en parka, ces modèles sont très appréciés des chasseurs à l’affût ou vous seront d’un usage inestimable si vous vous retrouvez en situation de survie.
GARNISSAGE L’organisme maintient la chaleur interne nécessaire à sa survie en brûlant des calories, qu’il renouvelle par l’alimentation. Exposé à des températures inférieures à la sienne, il est logique qu’il en perde davantage, car c’est une loi de la physique : deux températures différentes s’équilibrent l’une par rapport à l’autre par échanges de calories. Le but d’un isolant n’est pas de donner chaud (ou froid), mais de limiter au maximum cette déperdition (c’est également valable pour les vêtements). Il a été vu plus haut que c’est l’air immobile le meilleur isolant. Les fibres destinées au garnissage doivent donc en emprisonner le plus possible.
DuvetQualités— gonflant.
— Compressibilité.
— Légèreté.
Défauts— cher.
— Craint l’humidité et l’absorbe.
— Mouillé, il perd toutes ses qualités et s’agglomère en boules dans chaque compartiment du cloisonnement.
— Très long à sécher et les boules de plumes agglomérées doivent être défaites une par une à la main, à travers l’enveloppe.
— Doit être lavé par un professionnel en utilisant un savon spécial.
— Chaque lavage l’abîme et lui fait perdre de son gonflant.
— Matière vivante, il meurt petit à petit, puis se décompose, il devient alors pulvérulent et perd son gonflant.
— Pourrit.
Fibres synthétiquesQualités— moins coûteuses que le duvet.
— Imputrescibles.
— Ne craignent pas l’humidité et mouillées conservent 80 % de leurs qualités isolantes.
— Se lavent en machine sans précaution particulière.
— Sèchent vite.
— Vieillissent moins vite que le duvet.
Défauts— plus lourdes que le duvet.
— Manquent de compressibilité, mais les nouvelles générations de fibres creuses se comportent quasiment comme le duvet.
— Craignent les températures élevées et les contacts avec certains solvants dérivés, comme elles, du pétrole.
CLOISONNEMENT Pour maintenir le garnissage en place on utilise différents systèmes de compartiments pour enfermer les fibres.
À carrés piqués Courants sur les sacs transformables en couvertures, malheureusement il y a perte de chaleur aux coutures.
À boudins Pose le même problème de déperdition de chaleur que ci-dessus. On le solutionne en interposant un autre boudin sous chaque couture. En fait, ce sont deux sacs de couchages cousus l’un dans l’autre, les boudins du sac intérieur coïncidant avec les coutures des boudins du sac externe : c’est ce qu’on appelle le double cloisonné. Le triple cloisonné est encore plus performant.
En « V » Plus délicat à réaliser que le cloisonné à boudins, il n’en a pas les inconvénients et permet de fabriquer des sacs de couchages plus légers.
En tuiles de toit Dérivé du cloisonné en « V », il est encore plus complexe à confectionner.
En nappes Ce procédé se rencontre davantage avec les synthétiques.
FERMETURE À tous moments, il est important de pouvoir jaillir de son sac de couchage. C’est pourquoi, il faut vous méfier des fermetures à glissières qui se coincent toujours quand il ne faut pas. Un cordon coulissant autour de la collerette offre plus de sécurité, à condition de ne pas le nouer, tirez le simplement à vous de l’intérieur. En cas d’évacuation d’urgence, il suffit d’écarter les bras pour ouvrir le sac.
Quelques modèles ont une fermeture jumelable avec celle d’un autre, permettant de les accoupler. Cette solution, quoique séduisante et apportant un gain de chaleur certain aux dormeurs, présente un défaut important ; en effet, si chacun se tourne de son côté, la traction peut être telle que les fermetures risquent de lâcher : un sac de couchage qui ne ferme plus, ne sert à rien.
LE DESSOUS Les modèles très spécialisés, plus particulièrement destinés aux militaires, ont leur dessous doublé d’un tissu enduit étanche, qui théoriquement permet de dormir sans tente. Malgré cet avantage indéniable, ils sont malheureusement beaucoup plus lourds et encombrants que les modèles classiques.
SAC INTÉRIEUR (sac à viande) Il est plus facile et économique de laver un sac à viande qu’un sac de couchage et par la même occasion, il en prolonge la vie. Selon le textile utilisé, il améliore plus ou moins la protection thermique.
SURSAC DE BIVOUAC Très utile, mais pas indispensable, il permet de se passer de tente dans certaines circonstances, accroît sensiblement la protection thermique et protège l’enveloppe extérieure des salissures.
TRANSPORT Un sac de couchage occupe beaucoup de place, c’est pourquoi certains préfèrent le transporter à l’extérieur, sur ou sous le sac à dos, soigneusement roulé dans une toile imperméable ou tassé dans un sac spécial, lui aussi imperméable, équipé de sangles de compression pour en réduire le volume.
RANGEMENT Ne jamais l’entreposer, pour une longue période, comprimé dans son sac de transport, il s’abîmerait. Le fabricant le livre en principe dans un sac de rangement, si vous avez perdu le vôtre, les commerces spécialisés en proposent à leur clientèle. Idéalement, un sac de couchage devrait être rangé à plat, car suspendu, le garnissage finit par se tasser par son propre poids (aussi léger soit-il, il en a un) et s’accumule dans le fond des compartiments (boudins) du cloisonnement. Hélas, rares sont les personnes pouvant disposer d’étagères de cette longueur. Ces contraintes sont moindres avec les synthétiques.